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En France, 1 personne sur 10 a été victime d’inceste




Je vous propose plusieurs ressources dans ce post, à écouter ou voir, sur l'inceste, un fléau.


Le sujet étant des plus sensibles, si vous êtes concerné-e, prenez bien soin de vous, par exemple, en demandant à des proches de rester à vos côtés et vous soutenir si besoin.

En outre, je vous laisse ces liens avec des ressources (numéros, mails, points d'accueil, sites d'information, etc...) : CIIVISE ou ici .


Surtout ne vous obligez pas à lire ou écouter si c'est douloureux, et surtout n'écoutez pas et ne visionnez pas toutes les vidéos et podcasts d'affilée (même si vous n'êtes pas concerné-e directement) !!!



  • Une prise en charge adéquate


Dans le podcast "20000 lieues sous ma chair" , la journaliste Caroline Pothier raconte son histoire, à partir des cassettes audio qu’elle enregistre depuis ses 12 ans pour sa meilleure amie.

Elle enquête pour savoir à quoi ressemblerait une "prise en charge idéale" des survivant·es d’inceste. "Comment mieux les écouter ? Que faire de leurs révélations, en tant que proches ? Comment la police et la justice pourraient, enfin, mieux les traiter ? Comment vivre avec l’inceste qu’on a subi ? Et les agresseurs, qu’est-ce qu’on en fait ?"




  • L'inceste perpétré par un mineur, le tabou dans le tabou


En 2023, le trimestriel féministe La déferlante propose un dossier fouillé sur l'inceste perpétré par des mineurs, réalisé par Sarah Boucault ici


Les études sont rares sur ce sujet, mais la journaliste a recoupé les statistiques est estiment qu'ils représentent entre un quart et un tiers des incestes, selon un article paru dans Le Monde , le 30 juin 2023.

Or, "l’indifférence, la minimisation et le déni conduisent à une silenciation écrasante de ce phénomène », estime Sarah Boucault, qui s’attache à démontrer qu’il s’agit là d’un « fait social majeur"


Un rapport de la sociologue Marie Romero, publié en janvier 2023 par le ministère de la Justice, relève une "hausse significative" de ces faits : "entre 1996 et 2018, près d’une affaire sur deux de viols et d’agressions sexuelles sur mineurs traitées par le parquet en 2020, implique un mineur auteur".


Les "parents choisissent souvent de se taire, souvent pour protéger l'agresseur ou la famille", dit Sarah Boucault.

"Les adultes vont souvent avoir tendance à appeler ces agressions comme étant +des jeux sexuels+ ou du +touche-pipi+, des formules qui sont là pour plus apaiser les consciences des adultes alors qu'il s'agit de violences sexuelles", ajoute-t-elle.




  • L'enfant d'une victime d'inceste:


"Ou peut-être une nuit", de Charlotte Pudlowski , sorti en 2020, porte un regard particulièrement intéressant sur l'inceste, un sujet "où personne ne veut se plonger" et sur lequel tout le monde préfère fermer les yeux: ce n'est pas la victime elle-même qui parle, mais sa fille.


Charlotte Pudlowski découvre, adulte, que sa mère a été victime d'inceste. Elle veut comprendre les ressorts du silence autour de l'inceste, mais pas que, et entreprend donc une longue enquête sur ce problème systémique, en interrogeant des victimes, des spécialistes de la santé, entre autres.



  • Violée par son frère :


Dans "Mon odyssée" , Lauren Déborah Shaya, victime d'inceste, raconte son parcours de combattante, face à des parents qui refusent de la soutenir mais qui croise sur son chemin des personnes de confiance qui l'aideront à s'en sortir et trouver la ressource en elle pour s'approprier son destin.

"En 2009, j’étais juste Déborah. Déborah Shaya. Mes parents étaient divorcés et je vivais avec mon petit frère et notre père très strict. Tous les matins, je me rendais avec une copine à l’école juive, très stricte aussi. Ma vie était réglée comme du papier à musique. J’allais bientôt avoir seize ans".

Ainsi commence le récit de Déborah.



  • La première victime à témoigner à visage découvert en France :Je commence par le témoignage d'Eva Thomas première victime à témoigner à visage découvert à la télé en France, en 1986, dans l'émission "Les dossiers de l'écran".


Tout est dit dans son témoignage: la sidération, la culpabilité, la mémoire traumatique ("un trou noir", elle a mis 30 ans pour en parler), le doute, la dissociation, la honte, mais aussi l'incompréhension à laquelle elle fait fasse ("Pourquoi n'avoir rien dit?", "Pourquoi vous êtes-vous laissée faire?", lui demande le présentateur. Elle répond très clairement).


Dans le cadre de cette émission sera diffusé un film, le drame américain "Amélia" (Something about Amelia - 1984), que j'ai retrouvé en VO (la qualité de l'image est très mauvaise, mais c'est le fond qui importe, après tout).


En 2022, Eva Thomas, fondatrice de SOS Inceste, raconte son combat de plusieurs décennies contre l'inceste et pour soutenir les victimes ici. (avec de nombreuses ressources)




  • Infraction à caractères sexuels, que dit la loi:


Dans son rapport ,Marie Romero fait le point des infractions:


-Viol : « Tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu'il soit, ou tout acte bucco-génital commis sur la personne d'autrui ou sur la personne de l'auteur par violence, contrainte, menace ou surprise est un viol » Art. 222.23 du CP


- Agression sexuelle : « Constitue une agression sexuelle toute atteinte sexuelle commise avec violence, contrainte, menace ou surprise ou, dans les cas prévus par la loi, commise sur un mineur par un majeur » Art. 222.22 du CP


- Les viols et les agressions sexuelles sont « qualifiés d'incestueux lorsqu'ils sont commis par : 1° Un ascendant ; 2° Un frère, une sœur, un oncle, une tante, un grand-oncle, une grand-tante, un neveu ou une nièce ; 3° Le conjoint, le concubin d'une des personnes mentionnées aux 1° et 2° ou le partenaire lié par un pacte civil de solidarité à l'une des personnes mentionnées aux mêmes 1° et 2°, s'il a sur la victime une autorité de droit ou de fait » Art. 222.22.3 du CP


-Pédopornographie : « Le fait, en vue de sa diffusion, de fixer, d'enregistrer ou de transmettre l'image ou la représentation d'un mineur lorsque cette image ou cette représentation présente un caractère pornographique est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 75 000 euros d'amende. Lorsque l'image ou la représentation concerne un mineur de quinze ans, ces faits sont punis même s'ils n'ont pas été commis en vue de la diffusion de cette image ou représentation » Art. 227.23 du CP


-En matière d’inceste, les infractions autonomes de viol incestueux (222.23.2 du CP) et d’agression sexuelle incestueuse (222.29.3 du CP) ne s’appliquent pas aux mineurs auteurs. Ces infractions ne peuvent être constituées que si les faits sont commis « par un majeur sur la personne d'un mineur, ou commis sur l'auteur par le mineur, lorsque le majeur est un ascendant ou toute autre personne mentionnée à l'article 222-22-3 ayant sur le mineur une autorité de droit ou de fait » (articles 222.23.2 et 222.29.3 du CP). Seule pourra être retenue la surqualification d’inceste qui s’ajoute à l’infraction.



La prise en charge est loin d'être idéale en France, mais des lieux de parole existent, avec des spécialistes à l'écoute, qui vous croiront, vous guideront, vous aideront.

Vous avez une (infime) partie de la ressources à travers ces podcasts et documents ci-dessus


Je vous un matériel particulièrement difficile, une raison pour prendre encore plus soin de soi après le visionnage ou l'écoute !


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